Le plaisir, de María Hesse

« Le bon sexe, c’est comme le bon bridge. Si vous n’avez pas un bon partenaire, mieux vaut avoir une bonne main. »
– Mae West

Le plaisir, de María Hesse commence sur ce ton. Je trouve ça délicieux.
Une femme qui aborde le sujet de la sexualité de façon assumée, souveraine et sans détour, ça me fait l’effet d’un printemps; un moment de célébration, où un vent porteur de tant de richesses nous caresse en entier, une magnifique renaissance qui naît au sein des entrailles de la Pacha Mama et au sein des miennes.

María Hesse nous partage en toute intimité son territoire sexuel, son histoire, son exploration et ses découvertes. Elle nous offre, avec humilité, les traces de honte, de culpabilité et d’ignorance; le chemin d’un éveil sexuel marché avec une ardente curiosité et un doux désir de floraison.

On se sent très tôt interpellée, solidaire, on se reconnaît.

C’est un territoire que nous avons toutes, avec une cartographie différente. Pour certaines, c’est un territoire aride, sombre. Pour d’autres, un territoire festif, lumineux. Et pour plusieurs, un peu un mélange des deux.
Pour ma part, ça me semble être un territoire sauvage qui a été colonisé par des croyances, par des expériences choisies, d’autres pas. Par les mémoires de la lignée de femmes et d’hommes avant moi.

Un territoire qui souhaite un retour à son état naturel, libre.

María Hesse nous offre un voyage haut en couleurs à travers ses dessins portés par la poésie du corps des femmes, de son vécu et de celui des femmes qui l’ont inspirée, qui l’ont guidée, qui ont tracé la trail avant elle. Des femmes qui ont laissé de la lumière dans nos mémoires collectives; Anaïs Nin, Mata Hari, Cléopâtre, Simone de Beauvoir…
Des femmes que j’ai eu le plaisir de rencontrer à travers Le plaisir, de María Hesse.

Je me suis rappelé de ne pas sous-estimer l’immense pouvoir de guérison que portent nos partages entre femmes. Puissions-nous unir nos territoires afin d’y faire fleurir de nouvelles mémoires, que nous lègueront à nos filles et à nos petites-filles.

Je souhaite de tout mon cœur qu’ensembles, nous prenions racines dans notre pouvoir fécond de transformation.

Le livre sera disponible à l’emprunt, au Centre de femmes, dès mardi le 22 février.

avec Amour,

Karelle